Le programme des travaux de restauration, illustré par le Journal de Montréal

Alors qu’on célèbre les 200 ans de la pose de la première pierre de la basilique Notre-Dame à Montréal, l’église néogothique emblématique de la ville subit un ravalement de façade depuis 2020.

RONGÉE PAR L’HUMIDITÉ

Il y avait urgence : à cause notamment des infiltrations d’eau dans la pierre, la direction de la basilique a constaté en 2017 que l’intégrité du bâtiment était en danger. L’usure du temps et deux siècles de climat montréalais ont fait leur œuvre...

Après avoir posé des filets de sécurité pour éviter les chutes de pierre, de nombreux travaux ont démarré en 2020, à l’extérieur comme à l’intérieur. Ils devraient durer au bas mot une quinzaine d’années.

50 MILLIONS À PRÉVOIR

Il est difficile d’estimer le coût exact du chantier, car dans ce genre de projet, il est fréquent de découvrir de nouveaux problèmes à résoudre au fur et à mesure des travaux. Des appels d’offres sont organisés pour chaque phase des travaux. 

Mathieu Verreault, le directeur des affaires touristiques et des opérations de la basilique, estime cependant qu’il faut s’attendre à une facture totale de 50 millions de dollars. Un véritable défi pour la basilique: les subventions sont loin de suffire, et ses sources de revenus fondent, puisque les gens se marient moins ou viennent moins à l’église faire des dons.

FAÇADE EXTÉRIEURE

Les pierres ont été remplacées (les neuves, pas encore marquées par l’usure du temps, sont plus claires).

La croix était penchée : elle a été redressée.

PIERRE QUÉBÉCOISE

La pierre utilisée pour construire la basilique provenait d’une carrière du Mile End à Montréal, aujourd’hui épuisée. Par souci d’authenticité, la basilique sera restaurée à l’aide de pierres issues de de la carrière de Saint-Marc-des-Carrières, québécoises et de couleur identique.

EAST TOWER

Appelée La Tempérance, elle loge un carillon de 10 cloches. Il faut remplacer la pierre ; c’est le chantier en cours.

TOUR OUEST

Appelée La Persévérance, elle abrite un bourdon (grosse cloche) d’environ  11 000 kg. La pierre a été remplacée.

LA PASSERELLE TECHNIQUE

Pendant les travaux, elle permet de circuler entre les deux tours. Elle sert aussi en temps normal à recevoir l’éclairage architectural de la basilique. Elle devra être reconstruite.

 PINACLES

Ici aussi, les infiltrations d’eau ont abîmé et foncé la pierre. Les pinacles des tours culminent à 67 m du sol.

DÉCORS PEINTS À L’INTÉRIEUR

La peinture des voûtes et sur les murs s’écaille, notamment sur le premier balcon (jubé), côté est.

Les nombreuses toiles peintes s’usent et doivent être remises à neuf minutieusement, en utilisant le même type de peinture.

Cette seule phase des travaux pour les décors peints à l'intérieur devrait coûter 10 M $.

VITRAUX

Ils évoquent la vie religieuse et sociale au temps de Ville-Marie. Ces vitraux s’amincissent (le verre étant un liquide figé) et doivent donc être renforcés.

FONTS BAPTISMAUX

Cette salle de baptême, située derrière la tour Ouest, a été restaurée à l’origine. Des morceaux de peinture de la voûte tombaient au sol.

1672 : UNE PREMIÈRE ÉGLISE

Construction sur un emplacement déterminé par Dollier de Casson, membre de la communauté des Sulpiciens, dans l’axe de la rue Notre-Dame sur l’actuelle Place d’Armes. De style baroque, elle sera achevée en 1683.

1800 : CONGRÉGATION CROISSANTE 

Avec la population qui augmente, l’église ne répond plus aux besoins des fidèles. Le projet de construction d’un nouvel édifice est confié à James O’Donnell. L’architecte new-yorkais d’origine irlandaise choisit le style néogothique pour la nouvelle église.

1824 : DÉBUT DES TRAVAUX 

Début du chantier de la nouvelle église qui se poursuivra jusqu’en 1829. Elle peut dès lors accueillir entre 8000 et 10 000 fidèles et est, à cette époque, la plus grande église d’Amérique au nord du Mexique.

1830 : PROGRÈS

L’ancienne église est démolie. La première tour (Ouest) est complétée en 1841, puis la seconde (Est) en 1843.

1882-1888 : LA CHAIRE

Érection de la chaire, installation d’icônes et de sculptures, et remplacement de tous les bancs. En 1888, une nouvelle chapelle est construite et sera nommée Notre-Dame-du-Sacré-Cœur.

20^e SIÈCLE  : MODIFICATIONS

Diverses modifications changeront l’aspect de l’église Notre-Dame dont la plus importante est sans doute l’installation de l’autel au centre du sanctuaire, modification amenée par le concile Vatican II.

1978 : INCENDIE GRAVE 

Un incendie endommage lourdement l’église. Les deux premiers niveaux seront reconstruits à l’identique, en faisant appel à des ébénistes, sculpteurs et menuisiers travaillant selon des méthodes anciennes.

1982 : D’ÉGLISE À BASILIQUE

C’est en 1982 que le pape Jean-Paul II élève l’église Notre-Dame au rang de basilique mineure — un statut qui honore la valeur historique, architecturale et artistique d’une église. Il en fera la visite en 1984.