La Basilique

Art et architecture

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L'architecture et le décor néogothique de Notre-Dame a subi plusieurs phases et évolutions au fil des années. Sa décoration fut réalisée par James O'Donnell (1774–1830) pour ensuite subir une redécoration intérieure par Victor Bourgeau (1809-1888), celle-ci contrastant de façon prononcée avec l'extérieur sobre de l'église.


L'ancien décor

La phase initiale de la décoration prévue par l’architecte James O'Donnell (1774–1830), bien différente de l’aménagement que nous connaissons aujourd’hui, a suscité de nombreuses critiques. En effet, le mur de chevet du sanctuaire, bien plat, comme le voulait la tradition des églises gothiques anglaises, présentait alors une grande verrière qui aveuglait les fidèles par un effet de contre-jour.

 

La Fabrique, sous la direction du curé Benjamin-Victor Rousselot (1823-1889), décide alors de réaménager l’intérieur et engage l’architecte montréalais Victor Bourgeau (1809-1888), très en demande à l’époque.

 

De 1870 à 1900, Rousselot et Bourgeau travaillent sur un style et un symbolisme inspirés de la chapelle basse de la Sainte-Chapelle, à Paris, surtout par les couleurs choisies, les motifs appliqués à la feuille d’or sur la voûte et le détail des colonnes.

 

De l’ancienne église Notre-Dame, on conserve six tableaux que l’on incorpore au décor actuel, ainsi que le Christ en croix attribué à Paul Jourdain dit Labrosse (1697-1769), ornant le mur Est, près de l’entrée. On a également placé le maître-autel de l'ancienne église dans la chapelle latérale dédiée à Sainte Marguerite d'Youville.

 

 


Le décor actuel

À la demande du curé Rousselot (1823-1889), la décoration du sanctuaire offre une « leçon de théologie » sur l’Eucharistie, ce sacrement qui commémore le sacrifice et la présence du Christ dans la foi des Chrétiens.

 

 

Tout en bas du retable, un haut-relief de la Cène est sculpté sur bois : c'est l'institution de l'Eucharistie, la veille de la mort du Christ.

 

La Crucifixion se trouve au centre du retable : le Christ est représenté mort sur la croix, la Vierge et Saint Jean se tiennent debout de chaque côté de la croix et Sainte Marie-Madeleine est agenouillée à ses pieds.

 

Autour de la Crucifixion, nous apercevons quatre scènes de l'Ancien Testament qui annoncent le sacrifice de la croix et de la Messe :

 

En haut à gauche, nous pouvons apercevoir Moïse qui prie devant l'Arche d'alliance dans laquelle est conservée une urne de manne; il a légiféré sur les règles du culte.

 

En haut à droite, le grand prêtre Aaron immole un agneau selon la tradition.

 

En bas à droite se retrouve la scène du sacrifice d'Isaac par son père Abraham.

 

En bas à gauche, l'offrande du pain et du vin faite par Melchisédech est représenté.

 

Dans la partie supérieure du retable, la Vierge Marie – Notre-Dame – est couronnée par son fils, le Christ. Les attributs royaux qu’il porte signalent qu’il est vainqueur de la mort par sa résurrection.

 

La composition visuelle dirigée vers la voûte indique le chemin vers le bonheur céleste, entraînant dans son élan anges et étoiles sur fond de bleu intense.

Depuis la réforme liturgique du Concile Vatican II (1962-65), le prêtre doit célébrer la messe face au peuple. En 1998, un nouvel autel de célébration et un ambon amovible sont installés, et leur inauguration a lieu à Noël 1998. Le sculpteur Denis Duguay (né en 1951) s’inspire de l’architecture du maître-autel élevé au fond du chœur pour les réaliser. Placés sous l’autel, des reliquaires contiennent entre autres des reliques de sainte Marguerite Bourgeoys (1620-1700), de sainte Marguerite d’Youville (1701-1771) et du bienheureux frère André (1845-1937).



La chaire est l’un des joyaux de la Basilique. Autrefois, le prêtre y montait pour y prononcer son sermon. Pendant la seconde phase de décoration de l’intérieur de la Basilique, l’architecte Victor Bourgeau (1809-1888) adapte les dessins originaux d’Henri Bouriché (1826-1906) et Louis-Philippe Hébert (1850-1917), un sculpteur québécois très réputé, réalise l’ornementation. La Chaire de Vérité est la toute dernière œuvre créée sous la direction de Bourgeau avant sa mort en 1888. Elle symbolise la composition de la foi chrétienne.

 

 

À sa base, les deux prophètes de l’Ancien Testament, Ézéchiel et Jérémie, sont sculptés dans le bois de tilleul. Au-dessus, sur le garde-corps, se trouvent des statuettes représentant entre autres le Christ, Saint Pierre et Saint Paul. Sous l’abat-voix, la colombe, symbole de l’Esprit saint, est accompagnée d’un triangle rayonnant à l’intérieur duquel est inscrit le nom de Dieu en hébreu.

C’est la firme Casavant Frères de Saint-Hyacinthe qui réalise l’orgue de la Basilique, inauguré en 1891. Depuis, l’instrument a subi quelques restaurations. À l'occasion de son 100e anniversaire, sa composition a été portée à 7 000 tuyaux : le plus grand mesure 32 pieds (9,75 m) et le plus petit, ¼ de pouce (6,35 mm).

 

 

Depuis 2002, l’orgue possède 92 jeux disposés sur quatre claviers, avec un pédalier. La console actuelle date de 1962.

Cette chapelle vitrée permet aux fidèles de prier en toute tranquillité et d’adorer le Saint-Sacrement conservé dans le tabernacle de l’autel dédié aux bienheureux Martyrs Sulpiciens de la Révolution française. À côté se trouve l’autel dédié à Sainte Thérèse de Lisieux, dont la statue est signée Elzéar Soucy (1876-1970). Elle est entourée de tableaux d’Ozias Leduc (1864-1955).

 

Pour souligner les fêtes du centenaire de Notre-Dame en 1929, le curé Olivier Maurault s’active à la réalisation de nouveaux vitraux pour lesquels il amasse les fonds nécessaires. Il décidera lui-même de la thématique des vitraux du rez-de-chaussée, évoquant la vie du temps de Ville-Marie. Du côté Ouest, ils représentent des scènes de l’histoire de Montréal, alors que ceux du côté Est représentent des épisodes de la vie religieuse de paroissiens célèbres. L’artiste québécois Jean-Baptiste Lagacé (1868-1946) en dessinera les cartons. Les vitraux seront réalisés à l’atelier de Francis Chigot (1879-1960) à Limoges, en France.

 


Le décor de la Chapelle Notre-Dame-du-Sacré-Cœur

Cette chapelle marque les esprits par sa grande luminosité naturelle et ses nombreux détails décoratifs. Le retable, conçu par le sculpteur Charles Daudelin (1920-2001), est une imposante œuvre de bronze de 20 tonnes, mesurant 52 pieds de hauteur par 17 pieds de largeur (15,85 x 5,18 mètres). L’orgue à traction mécanique de type français provient de la firme Guilbault-Thérien de Saint-Hyacinthe. Il possède 1 648 tuyaux, et sa console compte 25 jeux sur 2 claviers, avec pédalier.