La Basilique

Histoire et patrimoine

Vers 1855

La basilique Notre-Dame de Montréal est l'église-mère de Montréal et la première église de style néo-gothique au Canada. Son histoire, marquée par les Sulpiciens depuis sa constitution, est indissociable de celle de la Ville de Montréal.


Un lieu patrimonial emblématique de Montréal

La basilique Notre-Dame de Montréal est l'église-mère de Montréal et la première église de style néo-gothique au Canada. Son histoire, marquée par les Sulpiciens depuis sa constitution, est indissociable de celle de la Ville de Montréal. Elle témoigne de ses fondations catholiques et des liens constants entre les arts et la religion. Imité par plusieurs paroisses, son style a marqué un tournant dans la tradition architecturale religieuse.

 

Lieu de prière et de célébration du culte catholique, Notre-Dame est également le théâtre d’événements d’importance nationale, comme les funérailles d’État.

 

Élevée au rang de basilique mineure en 1982 par Jean-Paul II et désignée en 1989 lieu historique national du Canada, son importance religieuse, historique et artistique en fait l’un des joyaux du patrimoine québécois et l’un des endroits les plus visités à Montréal.

 

 

La fondation de la ville de Montréal, en 1642, est intimement liée à la fondation, à Paris, de l’ordre de Saint-Sulpice, en 1641. C’est pendant cette période, qui correspond aussi à la colonisation des Amériques, que se rencontrent, en 1635, Jérôme Le Royer de la Dauversière (1597-1659), fondateur des Filles hospitalières de Saint-Joseph de La Flèche, et Jean-Jacques Olier (1608-1657), qui fondera en 1642 le séminaire de Saint-Sulpice. 

 

Cette rencontre mène à la création de la Société Notre-Dame de Montréal en 1641 et à l’acquisition par celle-ci d’une partie de l’Île de Montréal. Les deux hommes souhaitent y bâtir une colonie et participer à l’évangélisation des peuples autochtones. Ils s’attellent donc à y faire venir plusieurs colons, essentiellement de France. Le 17 mai 1642, un peu plus d’une trentaine de colons prennent officiellement possession de l’Île de Montréal. Jeanne Mance (1606-1673) et Paul de Chomedey de Maisonneuve (1612-1676), cofondateurs de Montréal, font partie de cette première vague de colons.

 

Une statue de Chomedey de Maisonneuve a d’ailleurs été érigée en son honneur et inaugurée en 1895 sur la Place d’Armes, en face de la Basilique. Ce n’est qu’en 2012 que Jeanne Mance a été reconnue comme cofondatrice de Montréal, à l’égal de son homologue masculin. Les grandes étapes de la fondation de la ville, ainsi que plusieurs des personnages mentionnés plus haut sont représentés dans certains des tableaux et vitraux de la Basilique.

Jean-Jacques Olier, par l’intermédiaire du séminaire qu’il a fondé, se dévoue à la formation spirituelle et à l’initiation pastorale des futurs prêtres. En 1657, à la demande de la Société Notre-Dame de Montréal, il envoie 4 premiers Sulpiciens à Montréal, parmi les premiers diplômés du séminaire de Paris. Ils remplacent ainsi les Jésuites missionnaires qui y avaient assuré le ministère jusque-là.

 

En 1663, les Sulpiciens reçoivent l’autorisation royale de faire l’acquisition de l’Île de Montréal, qu’ils administreront jusqu’en 1840. En tant que Seigneurs de Montréal, de nombreuses responsabilités leur incombent, mais ils ont également le privilège de percevoir des droits et redevances. Avec ces revenus, les Sulpiciens participent donc à l’entretien de leur communauté et au développement des infrastructures de Montréal.

 

C’est en 1678 qu’a lieu l’institution canonique de la paroisse Notre-Dame de Montréal, dont le supérieur des Sulpiciens était le curé d’office.

En 1672, on détermine l’emplacement d’une église de pierre dans l’axe de la rue Notre-Dame. Les travaux de construction coûtent une fortune, et c’est finalement seulement en 1683 que l’on inaugure la première église Notre-Dame, qui n’a au départ ni clocher ni façade, faute de moyens.

 

Malgré des agrandissements, l’église devient trop petite pour la congrégation grandissante : en 1819, l’église ne peut accueillir que 3 000 des 15 000 fidèles; les autres doivent assister à la messe du dimanche depuis le parvis.

 

En 1823, la Fabrique de la paroisse Notre-Dame forme donc un comité de construction de quinze membres qui a pour mandat, en plus d’organiser des collectes de fonds, de choisir l’architecte d’une église qui peut accueillir 8 000 fidèles et être la plus belle d’Amérique. Pour ce faire, ils choisissent James O’Donnell (1774-1830), un architecte protestant de New York.

 

O’Donnell s’inspire du style néogothique alors en effervescence en Europe et aux États-Unis. L’architecture de la nouvelle église Notre-Dame prend notamment exemple sur les deux tours de Notre-Dame de Paris et de Saint-Sulpice. L’œuvre de O’Donnell deviendra la première église de style néo-gothique au Canada, et, jusqu’à la construction de l’église St. Patrick à New York, en 1879, le plus grand lieu de culte en Amérique du Nord – toutes confessions confondues.

 

Malgré les conditions météorologiques qui empêchent les ouvriers de travailler l’hiver, la construction ne prend que 35 mois, de 1824 à 1829, entre avril et octobre. Il faut toutefois attendre plus de dix ans pour l’installation des clochers, faute de moyens. O’Donnell meurt en 1830 après s’être converti au catholicisme et son corps est inhumé dans la crypte de la Basilique, où une plaque commémorative, toujours visible aujourd’hui, est érigée par les marguillers.

 

En 1841, on complète la tour Ouest, nommée La Persévérance. Depuis 1848, elle loge le célèbre bourdon Jean-Baptiste, qui pèse 10 900 kg et provient d’Angleterre. La tour Est, nommée La Tempérance, est terminée en 1843 et abrite un carillon de dix cloches de la même fonderie anglaise.

 

De nos jours, les cloches annoncent l’heure de 9h à 18h, ajoutant un coup de plus à chaque heure. La mélodie que l’on peut alors entendre est celle du carillon de Westminster, jouée par le Big Ben de Londres. À 18h, on peut entendre l’Angélus : 3 séries de 3 coups de la plus grosse cloche, suivies d’une envolée des trois plus grosses cloches. Le bourdon Jean-Baptiste ne sonne plus que lors d’occasions solennelles.

 

L’ancienne église Notre-Dame est donc démolie en 1830, et sa tour, en 1843 lorsque la construction des deux tours de la nouvelle église est terminée. La nouvelle église est désormais située en face de l’ancienne. L’emplacement original de l’ancienne église est encore visible au sol entre le parvis et la Place d’Armes.

 

En 1865, on complète la façade de l’église en y installant trois grandes statues de Saint-Joseph (saint patron du Canada), de la Vierge Marie (sainte patronne de Montréal) et de Saint Jean-Baptiste (saint patron du Québec). Son décor intérieur n’a pas pu être achevé du vivant de O’Donnell. Il suscite de nombreuses critiques à l’époque où il est terminé, en particulier à cause de l’éclairage. En effet, une verrière occupant l’emplacement du sanctuaire actuel aveuglait les fidèles durant les messes d’une lumière en contre-jour. Dès 1856, la Fabrique demande donc une révision des plans. Sous la direction de l’architecte montréalais Victor Bourgeau (1809-1888), les travaux d’embellissement du décor intérieur se déroulent de 1872 à 1875, puis de 1879 à 1880. Finalement, la dernière œuvre réalisée sous la direction de Bourgeau, avant sa mort en 1888, est la Chaire de Vérité, l’un des éléments de décor les plus marquants de l’église. D’après les plans du sculpteur Henri Bouriché (1826-1906) adaptés par Bourgeau, c’est Louis-Philippe Hébert (1850-1917) qui exécute des sculptures sur bois qui l’ornent.

En 1889, le curé Léon-Alfred Sentenne confie aux architectes Perreault et Mesnard la construction d'une chapelle qui sert aux cérémonies rassemblant un nombre restreint de personnes, comme les mariages et les funérailles. Baptisée Notre-Dame du Sacré-Cœur et inaugurée le 8 décembre 1891, elle affiche un style éclectique riche en colonnes, arcs, frises et motifs sculptés.

 

Malheureusement, un incendie l'endommage gravement le 7 décembre 1978. Sa reconstruction est confiée aux architectes Jodoin, Lamarre, Pratte et associés qui suggèrent de reconstruire les deux premiers niveaux à l'identique, en faisant appel à des ébénistes, sculpteurs et menuisiers qui travaillent selon des méthodes d’époque. La voûte reçoit un traitement moderne qui permet un éclairage naturel et le retable est confié au sculpteur Charles Daudelin (1920-2001), qui conçoit une imposante œuvre de bronze de 20 tonnes, mesurant 52 pieds de hauteur par 17 pieds de largeur (15,85 x 5,18 mètres). La nouvelle chapelle est inaugurée en 1982. Aujourd’hui, elle est réservée à l’Adoration et au recueillement, ainsi qu’aux mariages.

Notre-Dame a pris racine dans ce que nous appelons aujourd’hui le Vieux-Montréal et a été partie prenante des grands événements du XIXe et XXe siècle. C’est le Pape Jean-Paul II qui, le 21 avril 1982, élève l’église Notre-Dame au rang de basilique mineure. Une occasion de reconnaître l’importance religieuse, historique et artistique de la basilique Notre-Dame de Montréal, l’un des joyaux du patrimoine québécois.

 

Lieu d’histoire, Notre-Dame a été désignée en 1989 comme lieu historique national du Canada par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

 

Depuis sa fondation, la Basilique a été le théâtre de grands événements religieux et culturels, notamment :
 

Depuis 1918, c’est là que sont célébrées les fêtes commémoratives annuelles de la fondation de la ville, sous l’égide de la Société historique de Montréal. Le 17 mai 2017, la messe commémorant le 375e anniversaire de la métropole a été donnée à la Basilique en présence de nombreuses personnalités, notamment des premiers ministres du Canada, Justin Trudeau, et du Québec, Philippe Couillard.

 

Plusieurs funérailles importantes y sont célébrées, incluant celles de sir Georges Étienne Cartier, Pierre-Elliot Trudeau, Maurice Richard, Charles Daudelin, Bernard Landry, et celles de 9 des 14 victimes du féminicide de l’École Polytechnique.

 

Jean-Paul II y a célébré une messe pour les enfants le 11 septembre 1984.

 

Céline Dion et René Angélil y ont célébré leur mariage le 17 décembre 1994.

 

Lieu de culture, la Basilique, grâce à son impeccable acoustique, est très fréquentée par les mélomanes qui peuvent y apprécier les nombreux concerts, chorales et notre orgue Casavant. Luciano Pavarotti s'est notamment produit à la Basilique en 1978 pour enregistrer un concert de Noël. L’Orchestre symphonique de Montréal y a également joué régulièrement.

 

Active et innovante, l’équipe de la Basilique y a également initié des expositions et des performances. Le spectacle de son et lumière Et la lumière fût a été présenté pendant 10 ans, attirant 300 000 spectateurs. Depuis mars 2017, L'expérience AURA, une production de Moment Factory initiée par la Basilique, est présentée plusieurs soirs par semaine et a été vue par plus de 650 000 personnes en provenance de 137 pays entre 2017 et 2020. Cette expérience lumineuse
unique permet aux spectateurs de redécouvrir les beautés intérieures et architecturales de la Basilique.

 

Lieu de tourisme, la Basilique accueille annuellement près d’un million de visiteurs venus du monde entier, unanimes sur la beauté des lieux, et qui ont ainsi l’occasion de prendre contact avec l’histoire religieuse du Québec.

Avis important

Veuillez noter que la messe de Noël du 24 décembre, à 21 h 30, est complète. Nous vous remercions pour votre compréhension.

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